La revente et le reconditionnement ne sont pas seulement des réflexes de plus en plus prisés par les consommateurs à l’issue des fêtes de fin d’année, ils ont aussi de l’avenir. Selon la plateforme de seconde main ThredUP, la revente pourrait représenter 44 milliards de dollars en 2029, surpassant le marché de la fast fashion. Dans les 5 prochaines années, 52% des consommateurs souhaitent dépenser davantage dans la mode de seconde main. Tant et si bien qu’en 2029, cette seconde hand représentera 17% du marché de la mode, soit juste devant le marché du discount. 

Loin de l’image cheap de ses débuts, l’achat d’occasion a meilleure presse qu’auparavant, au point de devenir une alternative à l’achat neuf y compris pour Noël pour offrir un cadeau rare et plus personnalisé. A chaque nouvelle année, la revente est bien souvent perçue comme un moyen pour les consommateurs de pallier la frustration de l’erreur de cadeau ou du fameux cadeau en double mais surtout d’éviter tout gaspillage en période de crispation économiqueUn comportement qui se retrouve dans l’étude de ThredUP sur l’économie circulaire paru l’été dernier : 90% des membres de la génération Z disent recourir à la revente en cas de besoin urgent de liquidités tandis que 80% disent n’éprouver aucun gène par cette pratique. Bien qu’il fasse des émules auprès des plus âgés, le marché de la revente, en croissance constante, est historiquement porté par la jeune génération. Ainsi, si 26% des individus de la Gen Z et 21% des millennials ont acheté des vêtements et accessoires de mode d’occasion en 2016, ils étaient respectivement 40% et 30% en 2019. 

Au point, selon la plateforme de vente d’occasion ThredUP, que le marché de la revente est amené à atteindre 44 milliards de dollars en 2029, soit juste devant la fast fashion (43 milliards de dollars) et plus fort que le marché incluant friperies vintage et charities recourant à des dons (36 milliards de dollars). 

Avec le souci grandissant chez les consommateurs, d’adopter des usages plus éco-responsables, ce sont les marques et les entreprises qui sont priées de réduire leur empreinte carbone et l’économie circulaire induite par l’acte de revente y participe. Mais avec l’usage galopant du e-commerce survient une autre menace, celle de taux de retours élevés. Idem pour le taux de réintégration. Comme évoqué précédemment avec le site Amazon Luxury Stores, le taux de retour d’un produit mode en retail physique est de 10% contre 30% dans l’e-commerce.  

Selon les chiffres de ShipStation, relayés par WWD, 69% des consommateurs pensent retourner davantage de produits pour les fêtes de 2020 que l’année précédente. En cause notamment le climat économique et social incertain qui pousse la plupart des consommateurs à retourner les produits dans les 10 jours suivant les fêtes. Un tiers des consommateurs interrogés déclarent avoir choisi le retailer en fonction de politiques de retours favorables. En effet, la pratique présente le risque bien réel de détérioration et de perte du produit dans le colis et donc l’impossibilité pour les professionnels de les remettre en vente. Heureusement des technologies comme la blockchain permettent de renforcer la traçabilité du produit et permettre aux marques de soigner davantage leur reverse logistics (politique de retour). 

Donner une image plus éco-responsable est au cœur des préoccupations des professionnels, notamment dans le secteur de la mode – en témoigne le succès de la plateforme de luxe Vestiaire Collective mais pas que. Le high-tech avec des acteurs comme Back Market – qui a levé 110 millions d’euros en 2020 pour conquérir le marché américain – agissent pour réduire leur impact néfaste sur la biodiversité. Cela passe par la mise en place de packaging éco-conçu et optimisé – traquant le moindre espace de vide – mais aussi en faisant revivre des stocks dormants – et limiter les coûts d’immobilisation – à travers la location ou en maîtrisant production et distribution à travers le modèle de la précommande

Afin de donner une image éco-friendly, d’accroître le trafic en magasin et rajeunir leur clientèle, des retailers comme Walmart, Macy’s, Gap ou encore Madewell ont noué des partenariats avec la plateforme ThredUP.