Loin de renoncer aux boutiques et aux corners les plus cossus, le monde de la mode doit s’adapter au contexte actuel et aux comportements de ses clients pour continuer de grandir. Dans cette perspective, les réseaux sociaux sont devenus de précieux alliés pour toucher un public différent et multiplier les ventes.
Avec les risques sanitaires accrus, nombre de points de vente ont été fermés au public, entraînant dans leur sillage des pertes souvent colossales pour les marques et les distributeurs. Ce contexte de crise oblige les exploitants à revoir leur formule pour tenter de sauver ce qui peut encore l’être. Si la plupart des acteurs de la mode ont développé des concepts de clic & collect, permettant aux utilisateurs de venir récupérer leurs articles dans des conditions de sécurité maîtrisée et dans un délai aussi rapide que possible, d’autres ont opté pour les outils digitaux comme principaux tunnels de conversion. Une utilisation optimale des médias sociaux s’avère cruciale pour distinguer les marques en chute libre et celles qui, au contraire, relèvent la tête et retrouvent le chemin de la croissance. Michelle Belcic, vice-présidente de la stratégie de marque pour Dash Hudson, une entreprise qui propose des logiciels de marketing visuel à des entreprises comme Tapestry, Nordstrom et LVMH, en est persuadée. Pour elle, ces outils ne sont pas à négliger.
Des réseaux visuels et puissants
« Quatre-vingt dix pour cent des informations transmises au cerveau sont visuelles et elles sont traitées 60 000 fois plus rapidement que le texte, nous commençons donc à comprendre à quel point le visuel est important dans une stratégie sociale », assure Michelle Belcic. Face à la toute puissance des visuels, des outils comme Instagram, Pinterest ou TikTok sont bien entendu très utilises. Les deux réseaux donnant une place prépondérante aux visuels (qu’ils soient figés ou non), ils ont senti passer le vent de l’évolution et proposent désormais une suite d’outils marketing aux annonceurs et aux marques en recherche de nouveaux clients. Peu prisé en France, Pinterest est extrêmement apprécié dans le monde anglo-saxon. Une étude tend à prouver que près de 84% des utilisateurs actifs disent surfer sur le réseau pour planifier leurs achats et 98% ont acheté quelque chose grâce à Pinterest.
La jungle des micro influenceurs
Comme l’ont prouvé les trajectoires de plusieurs marques de cosmétiques internationales, les micro influenceurs sont sans doute les acteurs les plus en vue du moment dans le petit monde du marketing. Certaines structures comme Urban Skin Rx ont vu leurs ventes exploser après l’intervention de l’un de ces ambassadeurs spontanés sur le réseau. Une jeune femme ayant fait la démonstration d’une crème de ce spécialiste des produits ethniques a contribué à multiplier ses ventes par cinq. Ces influenceurs rassemblant autour d’eux des communautés n’excédant pas 50 000 abonnés sont généralement perçus comme des acteurs de proximité et des interlocuteurs disponibles. Leurs interactions régulières, leurs prises de contact et leur ton moins formaté, en font des figures tutélaires pour une communauté. Autant d’avantages que les marques et les grands noms de la mode émergente ne peuvent négliger dans leur communication et leur stratégie markeking à long terme.
TikTok et ses hashtags sponsorisés
Grande marque de jean’s, Levi’s n’est pas qu’une institution bloquée dans son histoire. Elle va de l’avant et innove à sa manière. Au détour d’une campagne de courte durée, elle a su tirer parti des fonctionnalités de TikTok pour mobiliser sa communauté et faire passer ses tailors shops vers le monde numérique. Initialement installés sur les pelouses des festivals d’été, ces points éphémères proposent aux clients de customiser des articles grâce à des kits spécifiques. La marque américaine a eu la brillante idée de prolonger la dynamique en lançant un défi aux tiktokeurs. Pour réaliser ce tour de force, Levi’s a financé l’émergence d’un hashtag sur TikTok et invité les usagers à s’engager dans la campagne. Grâce à #LevisTailorShop, la marque a généré du trafic. Beaucoup de trafic. Du 22 au 27 juillet, la campagne a ainsi stimulé les esprits créatifs. 74000 vidéos ont été réalisées dans le cadre du challenge, pour un total de 220,6 millions de vues.
- Les marques s'appuient de plus en plus sur les réseaux sociaux
- Les réseaux constituent de nouveaux écosystèmes
- Les micro influenceurs deviennent des ambassadeurs volontaires des marques
- TikTok est le prochain terrain de jeu favori des marques
jeremy felkowski
Journaliste, entrepreneurs des médias et touche-à-tout insatiable, Jérémy Felkowski a fondé "Le Zéphyr", un bi-média déployé sur le web et sur papier qui explore l'actualité au travers des aventures humaines. Un projet qui permet à sa rédaction de donner corps à une ligne éditoriale curieuse, exigeante et humaniste. Il accompagne également créateurs de médias dans la définition de leur concept, de leur communication et de leur networking. A partir de 2015, cet engagement s'est matérialisé par un événement dédié aux jeunes pousses de l'information qu'il porte avec Le Zéphyr, en parallèle de ses missions de coaching. "Le Printemps des médias" rassemble chaque année à Paris une centaine de créatifs, de journalistes et d'esprits curieux autour de problématiques centrales du monde médiatique. Mais au-delà des rencontres et du pilotage de projets, il partage désormais son expertise avec les étudiant.e.s d'écoles de journalisme et de communication tels que l'IICP, l'ISG, l'EFAP et les établissements du groupe ESG.