L’accélération du digital va-t-elle mettre fin au lèche-vitrine tel que nous le connaissions il y a encore quelques décennies ? Avec la crise sanitaire, de nouvelles initiatives sont lancées afin de proposer des solutions aux petites entreprises et une nouvelle expérience à la clientèle.

Alors que la crise sanitaire est loin d’être terminée, les entreprises doivent faire face à une grande difficulté pour continuer à vendre leurs produits. Si la clientèle a basculé sur les interfaces numériques, encore faut-il pouvoir suivre la cadence et offrir aux consommateurs et consommatrices des solutions adaptées à leurs besoins et leurs usages.

Pour répondre à la demande croissante du shopping en ligne, plusieurs entreprises ont pris les devants et offrent désormais des solutions pour permettre aux boutiques d’envoyer par colis leurs produits.

La première véritable étape du commerce social ?

Walmart s’est par exemple associé à Shopify tandis que Facebook a par exemple lancé à la fin du mois de mai Shops, une solution qui permet aux entreprises de mettre en place des vitrines gratuites sur Facebook et Instagram, peut-on lire dans The Drum. Une initiative ayant pour objectif de concurrencer Amazon, Ebay et les autres détaillants en ligne, observe encore le site. Pour Mark Zuckerberg, fondateur de Facebook, Shops permettrait aux petites entreprises “n’ayant jamais eu de site internet d’exister en ligne pour la première fois”, a-t-il expliqué dans la conférence de presse du lancement de Shops.

Tom Jarvis, fondateur, CEO de Wilderness Agency et auteur de l’article, estime de son côté que cette nouvelle fonctionnalité proposée par Facebook serait “la première véritable étape, du moins en Occident, vers la naissance du commerce social d’une manière qui n’a jusqu’à présent pas été exploitée”. Jusqu’à concurrencer Amazon ? Pas vraiment, note Tom Jarvis. Mais plutôt toutes les autres plateformes, telles que Etsy, Uber Eats, Asos, Deliveroo, surtout si ces dernières ne s’adaptent pas rapidement.

La création du « grand magasin du futur »

Mais il n’y a pas que les mastodontes qui prennent les devants sur le marché du shopping en ligne. À l’image de The Yes, une application qui, comme dans n’importe quel centre commercial ou grand magasin, propose à ses utilisateurs et utilisatrices d’avoir à portée de main de nombreuses marques au même endroit. Lancée par Julie Bornstein, une spécialiste dans l’accompagnement des marques dans leur transformation digitale, l’application a fait son apparition sur l’App Store pendant le confinement, rapporte Fast Company. Un timing on ne peut plus idéale pour celle qui veut créer “le grand magasin du futur”. Ses inspirations ? Netflix ou Spotify. En d’autres termes : il suffit pour l’utilisateur ou l’utilisatrice d’indiquer ses préférences en terme de style et l’algorithme se charge de tout. 150 marques sont déjà disponibles allant du luxe à la fast fashion. Le lèche-vitrine version 2.0 est bien là et devrait prendre le pas sur un abandon massif des grands magasins, comme le rapporte cet autre article de Fast Company.

Encore faut-il que les clients et clientes répondent présentes face à une concurrence déjà rude. Julie Bornstein y croit : “Vous vous rendiez dans un grand magasin parce qu’il offrait quelque chose de différent de celui d’une seule marque. Notre supposition est de dire que c’est la même chose dans le monde numérique. Il y aura toujours de la place pour une expérience multimarque, à condition qu’elle soit amusante et transparente.”

Pour résumé
  • Les magasins sont-ils en train de disparaître de nos villes pour n'exister qu'en ligne ? C'est la tendance vers laquelle nous plonge le Covid-19.
  • En réponse à ce nouveau paradigme, des géants investissent dans la vente en ligne, tels que Walmart ou Facebook.
  • Mais la fin des centres commerciaux ne veut pas non plus dire la fin d'une expérience diversifiée en marques : c'est le pari de l'application The Yes, lancée récemment.