Alors que les incertitudes face à la crise sanitaire sont plus que jamais d’actualité, les “tendances” de consommation ne sont pour certaines pas prêtes de disparaître. Quel futur peut-on alors envisager pour la livraison, largement plébiscitée ces dernières semaines ? 

Une pérennisation de son usage pour les achats de première nécessité

Le confinement a eu pour effet de permettre à des clients de se faire livrer pour la première fois leurs produits de première nécessité. Comme le fait remarquer le site DigitalFoodLab, même si certains supermarchés ont dû s’adapter à la va-vite, la majorité des clients ont été convaincus par leur expérience de livraison et ne reviendront pas “à la normalité” d’avant la crise. D’où l’importance pour les enseignes, supermarchés et autres boutiques de réfléchir à comment optimiser au mieux leur process et solutions de livraison.

La montée en puissance de la livraison collaborative

Comme son nom l’indique, la livraison collaborative est une solution qui permet à un client de passer commande en ligne ou de faire ses achats directement auprès de certaines enseignes, et de se faire livrer chez lui par un particulier.

Cette solution a déjà été adoptée par Chronodrive, Cora, Auchan et E.Leclerc. La start-up nordiste Yper, spécialiste de la livraison collaborative, revendique même plus de 1500 partenaires dans toute la France, avec une communauté de plus de 100.000 particuliers actifs et 200.000 livraisons effectuées en 2019, rapporte L’Usine Digitale.

Preuve que ce système n’a pas fini de se démocratiser sur tout le territoire français, Jacques Staquet, cofondateur d’Yper, confiait à L’Usine Digitale : « Le déploiement est clairement lancé avec une bonne dynamique, puisque nous avons maintenant des contacts et marques d’intérêts bien avancées avec, déjà, une dizaine d’autres sites, en dehors de la région des Hauts de France. » L’entreprise prévoit par ailleurs de doubler ses effectifs d’ici la fin de l’année et envisage de se déployer à l’international.

La livraison par des robots

On la voit venir depuis plusieurs années et la crise sanitaire devrait accélérer son apparition sur le marché : les robots et les drones vont-ils bientôt envahir nos rues, comme le prédit DigitalFoodLab ? Des startups, telles que Manna, Starship Technologies et Nuro sont justement entrain d’expérimenter cette méthode mais, comme le souligne le site, il est encore trop tôt pour faire un quelconque retour sur le succès ou non de ces expériences. Patience donc.

Des boutiques et enseignes qui s’affranchissent d’Amazon ?

Difficile d’échapper au géant de la livraison qu’est Amazon. C’est pourtant ce que souhaite offrir Walmart, qui a annoncé en juin dernier son alliance avec Shopify, rapporte Siècle Digital. Destiné aux entreprises comme aux particuliers, Shopify leur permet de créer leurs propres boutiques en ligne et, ainsi, de ne plus avoir forcément ou uniquement à passer par le géant américain pour vendre leurs produits. Grâce à cette alliance, les vendeurs qui utilisent Shopify, pourront également vendre leurs produits sur le site Walmart.com… moyennement quand même une commission dont le montant est encore inconnu, détaille encore le site.

“En lançant cette intégration avec Shopify, nous nous concentrons sur les petites et moyennes entreprises basées aux États-Unis, dont les produits complètent notre catalogue et qui ont la réputation d’aller au-delà des attentes des clients. (…) Nous allons commencer à intégrer des vendeurs Shopify dès à présent et prévoyons d’en ajouter 1 200 cette année”, a précisé Jeff Clementz, vice-président de Walmart Marketplace dans un communiqué cité par le site. Reste à juger si cette solution est vraiment émancipatrice pour les entreprises.

Vers une livraison éco-responsable ?

Qui dit augmentation des livraisons, dit aussi augmentation de la production de colis, d’emballage et donc de déchets. Une tendance pas très bonne pour la planète. Alors pour réduire son impact carbone et proposer une méthode de livraison plus verte, la startup nantaise LivingPackets a créé « The Box », une boîte connectée, conçue à partir de matériaux recyclés et réutilisable 1000 fois. Quand le colis arrive en fin de vie, il est à son tour recyclé. Un cercle vertueux qui n’a rien de bien compliqué à mettre en place puisque « The Box » s’utilise comme n’importe quel autre colis en carton ou en plastique. Cdiscount et Chronopost ont déjà été séduits par cette initiative, rapporte Creapils.

Pour résumé
  • La livraison, parfois testée pour la première fois par les consommateurs pendant le confinement devrait s'installer durablement dans les habitudes, même une fois la crise terminée.
  • Qu'elle soit collaborative, effectuées par des drones ou éco-responsables : l'avenir de la livraison est multiple.
  • Mais les solutions seront-elles émancipatrices ou, au contraire, rendront-elles les entreprises dépendantes d'autres plateformes ?