En période de crise, plus qu’à n’importe quel moment, la préservation de la trésorerie reste clé pour les entreprises. La pépite fintech Spendesk avait beau avoir levé la rondelette somme de 38 millions de dollars l’année dernière, elle a fait le choix, à la lumière de la pandémie, d’opter pour le principe de précaution, renforçant ses positions sur ses marchés existants tout en anticipant un redémarrage en trombe de sa croissance. Sa solution de décentralisation et de numérisation des paiements, factures et autres notes de frais en entreprise a su entrer en résonance avec les préoccupations du moment : Distanciation physique, besoin d’autonomie autant que de liquidités urgentes. Ce complément de 18 millions de dollars dans son opération en série B le prouve.
Spendesk vient de compléter sa levée en série B réalisée l’année dernière, d’un montant initial de 38 millions de dollars, de 18 millions de dollars. Ce nouveau tour de table provient du fond américain Eight Roads Ventures, du startup studio eFounder et de plusieurs business angels historiques. Le tour de table de 2019 a quant à lui été mené par Index Ventures, qui avait déjà conduit une précédente levée de fonds de 8 millions. Au total, depuis sa création, la pépite fintech a levé quelque 68,5 millions d’euros.
Cette solution de gestion des dépenses en entreprise a été fondée en 2016 par Rodolphe Ardant, Guilhem Bellion et Jordane Giuly. La plateforme, qui s’est donnée pour mission de libérer des contraintes liées aux dépenses en entreprise, se présente comme une solution tout-en-un qui offre visibilité et automatisation des process aux équipes financières. Spendesk fournit ainsi contrôle budgétaire et validation de la comptabilité, insights liés aux dépenses, dashboards (tableaux de bords) et cartes de paiement physique et virtuel pour les salariés qu’il est possible de brider pour limiter temporairement les dépenses des salariés. Il est ainsi possible de recourir à cette méthode tant qu’ils ne se sont pas acquittés de leurs notes de frais par exemple. Spendesk s’avère d’une aide précieuse pour gérer les remboursements et le règlement des factures. Depuis 2018, elle a ajouté, comme nouvelle fonctionnalité, la gestion des virements bancaires, utiles pour s’acquitter des factures des freelances et autres prestataires/fournisseurs. De tels services ont pour effet de renforcer l’autonomie des collaborateurs tout en offrant une visibilité temps réel aux managers.
Si, en 2019, lors de sa précédente levée, l’entreprise visait, à moyen-terme, une expansion de ses activités en Espagne et en Europe de l’Est, elle a ici fait le choix de la raison et préfère se concentrer sur les 4 marchés sur lesquelles elle est présente et possède un bureau. Il s’agit donc de la France, l’Allemagne, le Royaume-Uni et les Etats-Unis. Les Etats-Unis, où elle vient d’ouvrir un 4e bureau à San Francisco. Pour rappel, en 2019, 50% du chiffre d’affaires était réalisé en France, le reste provenait essentiellement d’Allemagne et du Royaume-Uni. Cette levée vise à diversifier son offre produit pour couvrir d’autres moyens de paiement et renforcer sa compatibilité avec d’autres outils comme les logiciels SIRH.
L’entreprise sert aujourd’hui plus de 40 000 utilisateurs finaux comme Doctolib, Veepee (ex-Vente Privée), Deezer ou encore Sézanne. Elle est passée de 100 à 220 employés et vise 300 employés d’ici à juin 2021.
Spendesk n’est pas la seule à convoiter le marché de la paie, les néo banques sont sur le coup tout comme la startup danoise Pleo basée à Londre qui était parvenue à lever 56 millions de dollars en 2019.
victor gosselin
Journaliste web spécialiste des univers mode, luxe, tech et retail, passé par le Journal du luxe et Heuritech, Victor s'est spécialisé dans la rédaction de contenus BtoB. Diplômé de l'EIML Paris en marketing et communication, Victor a précédemment oeuvré dans le retail mode & luxe (Burberry, Longchamp...) ainsi que dans un département planning stratégique spécialisé luxe et premium en agence de publicité.