A la faveur d’une intensification de la campagne de vaccination et de la validation d’un plan de relance historique de 1900 milliards de dollars aux Etats-Unis par l’administration Biden, l’OCDE entrevoit désormais une croissance mondiale à +5,6%, contre +4,5% en décembre dernier. Mais au vu des incertitudes qui pèsent encore sur la marche du monde, rien ne saurait être gravé dans le marbre. C’est ainsi que l’OCDE prudente expose 2 scénarios de reprise.
C’est une mesure inédite : le plan de relance de 1900 milliards de dollars proposé par l’administration Biden a été adopté par la chambre des représentants.
Selon ce plan, tout citoyen américain gagnant moins de 75 000 dollars par an, qu’il soit ou non sans emploi, touchera un chèque de 1400 dollars. Le nouveau plan Biden vient s’ajouter au plan d’aide de 900 milliards de dollars mis en œuvre en décembre dernier. Ainsi les Etats-Unis pourraient voir leur PIB grimper à 6,5%, contre 3,2% en décembre dernier. La mesure pourrait, en outre, entraîner une hausse de production américaine de +3 à 4% entre le premier trimestre 2021 et le premier trimestre 2022.
Ce soutien budgétaire pourrait booster l’économie mondiale. Alors que l’organisation de coopération et de développement économique (OCDE) prévoyait en décembre dernier, une croissance de 4,5% à l’échelle du globe, le PIB mondial devrait culminer à +5,6% , soit 1,4 points de pourcentage en plus.
Ainsi, hormis la France et l’Italie, l’ensemble des pays du G20 pourraient bénéficier de cette embellie, au premiers rangs desquels se trouvent l’Inde (+12%), la Chine (+7,8%). Viennent ensuite la France et la Turquie (+5,9%), le Royaume-Uni (+5,1%), l’Indonésie (+4,9%), le Canada (+4,7%) ou encore le Mexique (+4,5%). Si en 2022, la croissance s’annonce flat dans de nombreux pays, l’Inde et l’Indonésie pourraient tirer leur épingle du jeu (+5,4%). La Zone euro doit, quant à elle, s’attendre de son côté à une croissance de 3,9% en 2021 et de 3,8% en 2022.
Toutefois, cette mesure reste une victoire en demi-teinte pour l’administration Biden : le plan n’a été soutenu que par le parti démocrate tandis que l’augmentation du salaire minimum de 7,25 dollars à 15 dollars a été retoquée par l’opposition. Depuis le départ du président Donald Trump, le sénat lui reste hostile, tant et si bien que d’autres mesures d’envergure promises ne sont pas acquises.
Mais l’OCDE est très claire : pour espérer connaître une reprise telle encore-faut-il donner une nette accélération dans la campagne de vaccination. Selon un premier scénario, l’OCDE table sur une croissance mondiale pouvant même atteindre 7% en 2021 (et 5% en 2022) à condition que la vaccination soit un succès et que l’épargne constituée par les ménages lors des confinements successifs soit réinjectée dans la consommation. En revanche, si l’épidémie ne retombe pas et que l’on assiste à une flambée du taux de chômage qui pénalise fortement le pouvoir d’achat, la croissance pourrait retomber à 4,5% en 2021 (et 2,75% en 2022).
Fort d’une nouvelle commande de 100 millions de doses au laboratoire Johnson & Johnson – valeur résiliente de la crise – le président Joe Biden promet un retour à la normale sur le sol américain pour le 4 juillet. La date, hautement symbolique, pourrait ainsi signer la célébration d’une double indépendance, l’historique bien sûr avec l’émancipation de la Grande-Bretagne (1776) mais aussi celle, plus immédiate, sur le virus du COVID-19.
De son côté, la France a elle-aussi quelque chose à célébrer : la suspension de la taxe douanière intensifiée par l’administration Trump, pesant sur les exportations de vins et spiritueux européens – au moins pour une durée de 4 mois – et qui a représenté un manque à gagner de 400 millions d’euros pour les producteurs de vins français. La nouvelle présidence américaine, vecteur d’un apaisement dans les relations internationales avait été fêté en grande pompe par les américains.
Reste qu’en ces temps troublés, le protectionnisme et le soutien aux achats favorables au marché domestique (Inde, Chine) dominent et les Etats-Unis ne font pas exception.
victor gosselin
Journaliste web spécialiste des univers mode, luxe, tech et retail, passé par le Journal du luxe et Heuritech, Victor s'est spécialisé dans la rédaction de contenus BtoB. Diplômé de l'EIML Paris en marketing et communication, Victor a précédemment oeuvré dans le retail mode & luxe (Burberry, Longchamp...) ainsi que dans un département planning stratégique spécialisé luxe et premium en agence de publicité.