Avec 82,6 milliards de dollars, Johnson & Johnson délivre des résultats annuels robustes sur 2020 ainsi qu’un quatrième trimestre qui dépasse les prévisions. Rien d’étonnant pour un géant de l’industrie pharmaceutique dans un contexte pandémique. Mais ce serait oublier l’activité diversifiée du groupe qui dispose aussi d’une unité dédiée aux biens de consommation de type FMCG (hygiène et beauté). Si l’activité pharmaceutique performe, l’activité biens de consommation connaît un ralentissement, tandis que l’activité dispositif médical boit la tasse. Le lancement imminent de son propre vaccin et les difficultés de ses concurrents à répondre à la demande, pourrait contribuer à renforcer durablement les résultats de sa division pharma. 

Essentiellement connue pour son activité pharmaceutique (avec des produits comme la Listerine) l’entreprise Johnson & Johnson (J&J) sort renforcée de la crise. 

La firme américaine déjoue les pronostics pour son quatrième trimestre avec une croissance de ses recettes de +8,3% à 22,5 milliards de dollars. Là où les professionnels en attendaient 21,67 milliards de dollars. Au global, Johnson & Johnson enregistre 82,6 milliards de dollars sur l’année 2020. La crise a prouvé à quel point la bonne santé des individus est centrale pour leur sérénité, leur sécurité et leur prospérité. « Notre remarquable performance sur l’ensemble de l’année reflète la confiance continue des patients, des médecins, des clients et des consommateurs dans nos produits et médicaments qui améliorent la vie, en particulier tout au long de la pandémie de COVID-19 », a déclaré Alex Gorsky, président et directeur général dans un communiqué.

Le groupe tire partie du dynamisme de son unité pharmaceutique, avec des ventes en hausse de +8,4%. Cette section, qui au travers de sa marque Janssen travaille sur un vaccin contre les coronavirus, a généré des revenus de 12,26 milliards de dollars, soit une augmentation de 16 % d’une année sur l’autre en raison de la hausse de la demande pour ses médicaments sur ordonnance. Une  traction due notamment à STELARA (ustekinumab), un produit biologique pour le traitement d’un certain nombre de maladies inflammatoires à médiation immunitaire et au DARZALEX (daratumumab), pour le traitement du myélome multiple. 

La situation est plus contrasté sur ses deux autres activités. D’un côté, les ventes de sa division Santé consommateur enregistrent une croissance de +3,1%. La section a généré 3,6 milliards de dollars de recettes, soit une hausse de 1,4 % par rapport à l’année précédente. Comme décrit dans son communiqué cette évolution tire sa source de la croissance des produits en vente libre aux États-Unis, notamment les analgésiques TYLENOL, PEPCID et ZYRTEC ou encore le bain de bouche LISTERINE dans les produits d’hygiène buccale. En revanche l’activité a souffert à l’international de l’impact du COVID-19  dans les domaines de la santé/beauté de la peau et des soins pour bébés, partiellement compensée par la demande accrue dans les produits d’hygiène bucco-dentaire. De l’autre côté, les ventes de son unité de fabrication de dispositifs médicaux ont chuté de -10,5%. L’activité a généré 6,58 milliards de dollars, soit une baisse de -0,7 %. L’impact négatif du Covid est principalement dû au report des procédures médicales en chirurgie, en orthopédie et dans la vision.  

La firme américaine vient de révéler les résultats de l’étude clinique de la phase 3 du vaccin réalisé par sa branche pharmaceutique et plus particulièrement son entité Janssen. Avec un taux d’efficacité inférieur aux vaccins des autres laboratoires, ce nouveau vaccin est le premier à pouvoir être administré via une seule dose. La société s’est engagée à livrer 100 millions de doses aux Etats-Unis d’ici la fin juin et 200 millions de doses à destination de l’Union Européenne d’ici la fin de l’année et 200 millions de doses vers les pays en développement dès le second semestre. « En termes d’approvisionnement, nous sommes très confiants et en bonne voie pour respecter tous nos engagements », a déclaré la direction.

Le cabinet Gartner a hissé Johnson & Johnson en N°3 dans son classement Supply Chain Top 25 Index 2020 (soit +5 points par rapport à l’année précédente) tandis qu’elle figure en tête du classement Healthcare Supply Top 25. Johnson & Johnson fait partie des valeurs boursières gagnantes de 2020 et amenées à prospérer post-COVID, comme l’a déclaré Jim Cramer, le présentateur de l’émission Mad Money spécialisé investissement sur CNBC début janvier. Pour lui valeur est décrite comme durable à l’instar de Paypal et DocuSign. La société prévoit un bénéfice ajusté pour 2021 de 9,40 à 9,60 dollars par action et des ventes allant de 90,5 à 91,7 milliards de dollars.

Entreprise pharmaceutique américaine fondée en 1886. Leader du secteur en CA, elle produit du matériel pharmaceutique et médical, des produits d’hygiène, des cosmétiques et fournit des services connexes aux consommateurs ainsi qu’aux professionnels de santé.