Nestor est un service de livraison de repas qui détonne face aux acteurs traditionnels de la gig economy, notamment en internalisant la préparation en cuisine. Ciblant d’ordinaire les bureaux, l’entreprise foodtech s’est adaptée à la nouvelle donne sanitaire, proposant un nouveau concept : la livraison à domicile d’un menu unique concocté par un chef. Mais à l’heure du voyage immobile et de la Staycation, elle propose une escapade culinaire multi-sensorielle dans le confort du domicile. 

Fondé en 2015 et soutenu par TheFamily, l’incubateur phare de la French Tech, Nestor est un service de livraison de repas. A l’époque, Nestor surprend en rationalisant les coûts sans rogner sur la qualité : un menu unique chaque jour (entrée-plat-dessert), des produits frais et de saison, des repas préparés dans les propres cuisines de la startup, livré sur le lieu de travail à l’heure du déjeuner, avec un prix abordable et misant sur l’intelligence artificielle pour prédire la demande. Résultat en 2019, l’entreprise est rentable et a connu une croissance mensuelle de 20% et livré plus de 3000 repas journaliers dans Paris et sa proche banlieue. En janvier 2020, la startup décide d’ouvrir une offre de restauration intégré aux cantines d’entreprises avec le comptoir Nestor. 

“Quand vous ne pouvez pas voyager, faites voyager vos papilles”. Avec les contraintes sanitaires et la désertification des espaces de travail, Nestor a su rebondir en proposant la livraison sans contact et en adressant son offre aux particuliers et aux télétravailleurs directement à leur domicile. Plutôt que d’avoir un menu revenant toutes les 5 à 6 semaines, ils sont désormais uniques et co-conçus par des chefs différents. Chaque semaine, voit défiler des menus uniques journaliers inspirés d’une destination lointaine comme Bangkok, Istanbul ou encore l’Uruguay. Le pricing évolue aussi, actant les nouvelles habitudes de consommation vers un repas plus rapide : de 11,90 euros pour un menu complet, il passe à 10;50 pour le duo plat-dessert. 

Mais devant la frustration des limitations de déplacements et la perturbation des transports aériens, l’entreprise invite les clients à un voyage qui se déguste autant qu’il s’écoute. En scannant le QR code présent sur chaque sac de livraison, le client accède au compte Spotify Nestor où la playlist de chaque chef rythme les saveurs. Outre le goût et l’ouïe, l’odorat est aussi mis à l’épreuve à l’aide d’une lingette parfumée évoquant la destination de la semaine.

 

La redécouverte des sens, en particulier, à travers la musique est au cœur du concept du restaurant d’avant-garde, inclassable et triplement étoilé, Ultra Violet de Shanghai par Paul Pairet. Expert du « Psycho taste » et des plats miroirs (une esthétique sucré-salé confondante), la dégustation d’un des trois menus (UVA, UVB et UVC) se fait chaque soir à dix convives.  Le service des plats est synchonisé à la seconde près, dans une logique de communion.  L’expérience mêle projection d’odeurs et de vidéos à 360°, jeux de lumières, et playlist musicale dédiée. L’ensemble contextualise encore davantage le goût de chaque plat.

Pour voyager tout en étant confiné, il peut s’agir aussi de faire rêver, ce fut le parti pris de l’univers du luxe et plus particulièrement de la maison d’édition Assouline. Avec les beaux livres – et véritables romans photos – Travel Collection, devenue best seller de la maison, en partie grâce à un pivot de la stratégie social media, le lecteur est libre de s’évader vers des destinations glamour. Chaque ouvrage est un concentré d’ambiances et d’images mythiques liées à des destinations glamours comme Capri, Mykonos, Marrakech ou encore Tulum.