Comme un hommage au film éponyme de Giuseppe Tornatore (1988), Cinema Paradiso est le premier hôtel-cinéma de l’histoire inauguré par le groupe MK2. Conservant ses 6 salles de cinéma, le bâtiment du 12e arrondissement de Paris, déjà rénové en 2019, s’est doté d’un espace lifestyle où design, musique, service, expérience… tout confère à un seul et même protagoniste : le cinéma.
A l’heure où les salles obscures restent portes closes, le groupe MK2 compte sur cette expérience inédite, répondant aux nouveaux usages nés de la crise sanitaire, pour séduire et fidéliser la clientèle locale.
Pensé comme un espace convivial, intimiste et cinéphile, le Cinéma Paradiso, situé dans le 12e arrondissement de Paris, signe la création du tout premier boutique-hôtel entièrement dédié au septième art. Le concept fait suite à l’espace laissé vacant à l’issue de la rénovation du MK2 Nation intervenu en 2019. Les architectes Daniel Vaniche et Paula Castro (Agence DVVD) se sont chargés du réaménagement du bâtiment ouvert en 1912 et racheté par MK2 en 1998. Se dotant de deux salles supplémentaires, pour atteindre six salles, le nombre de places avait néanmoins été réduit.
Établissement 4 étoiles, l’hôtel Paradiso dispose d’une trentaine de chambres et de deux suites. Il dispose en outre de tout un panel de services dont une réception et un café indépendants. Mais aussi une salle de karaoké (La La Land), un espace privatisable (La Loge) ainsi qu’un espace rooftop (Le Septième Ciel) pour des séances Ciné club et autres master class ainsi qu’un bar à jus (Bob Juice Bar).
Mais l’innovation réside dans son équipement high tech avec des chambres dotées d’écran rétractables de 3 m avec un vidéoprojecteur de 24 images par seconde. L’autre trouvaille consiste en un savant travail sur les perspectives, pensé par la décoratrice Alix Thomsen, permettant de voir l’écran du lit comme de la baignoire. Pour que l’expérience soit la plus personnalisée possible, les clients de l’hôtel disposent d’un large catalogue de films.
En chambre, ils ont accès via une tablette aux principaux services de streaming vidéo (MyCanal, MUBI, MK2 Curiosity, Carlotta Films…). Dans les couloirs, ce sont près de 2000 DVDs et Blu Ray issus des éditions mk2, Potemkine, Carlotta, Criterion ou encore Arte qui sont à disposition. Cherchant à diversifier et rajeunir sa clientèle – visée que l’on retrouve dans son partenariat avec la plateforme Netflix – la nuitée reste accessible pour un établissement d’un tel standing (à partir de 100 euros). Et parce que le groupe MK2 souhaite avant tout faire revenir les clients de l’hôtel en salle, un ticket de cinéma est offert.
Pour concevoir cette expérience spectaculaire, les deux frères à la tête de MK2, Elisha et Nathanaël Karmitz ont su s’entourer d’artistes aux talents protéiformes : la directrice artistique Sarah Kahn, le designer JR qui a réalisé deux collages monumentaux sur les façades aveugles face à l’hôtel (avec Charlie Chaplin et Buster Keaton), le musicien Woodkid ici illustrateur sonore, Alexandre Mattiussi, le fondateur de la marque AMI qui a signé la tenue du personnel ou encore le restaurateur Marc Grossman.
Le groupe MK2 n’en est pas à son coup d’essai pour ce qui est des expériences cinématographiques jouant à fond la carte de la nostalgie. Sous sa marque Paradiso, le groupe avait lancé un festival drive in dédié au cinéma, hébergé par deux fois au Grand Palais (2013 et 2015) avant d’investir le Louvre pour célébrer les 30 ans de la pyramide (2018). A chaque fois, l’évènement mêlait projections de films cultes, avant-premières et toutes sortes d’animations (glacier, cours de danse le tout avec une scénographie monumentale.
Alors que les salles obscures restent closes, celles-ci rivalisent d’idées pour faire revenir la clientèle dans le strict respect des règles sanitaires et limiter le manque à gagner que ce soit via la privatisation des salles pour des sessions de gaming comme des projections privées. Dans l’hôtellerie, le groupe Accor Hotels souhaite faire de ses établissements des tiers-lieux. Il permet ainsi de louer une chambre à la journée dans le cadre du coworking ou encore dernièrement de privatiser des espaces dédiés aux réunions hybrides (mi-présentiel, mi-visio).
victor gosselin
Journaliste web spécialiste des univers mode, luxe, tech et retail, passé par le Journal du luxe et Heuritech, Victor s'est spécialisé dans la rédaction de contenus BtoB. Diplômé de l'EIML Paris en marketing et communication, Victor a précédemment oeuvré dans le retail mode & luxe (Burberry, Longchamp...) ainsi que dans un département planning stratégique spécialisé luxe et premium en agence de publicité.