Hors services et voyages – à la peine – les ventes e-commerce en France ont bénéficié de l’effet conjugué COVID et double confinement. La digitalisation accélérée des retailers, notamment via des dispositifs Click & Collect, a permis à la vente en ligne de connaître une hausse de 8,2% à 112 milliards d’euros sur l’année 2020. Et tout indique que l’année actuelle devrait conserver le cap.
La Fevad – Fédération de la Vente A Distance, qui regroupe les principaux acteurs e-commerce en France – vient de publier son bilan annuel. Il en ressort que la digitalisation des commerces de détails a boosté les ventes en ligne avec une croissance au global (voyages, services et produits) de +8,5% à 112 milliards d’euros (contre 11,6% en 2019). Au cours des 12 derniers mois, les sites e-commerce ont enregistré plus de 1,84 milliard de transactions, soit une hausse annuelle de +5,8%. En haut du podium figure l’américain Amazon (plus de 36 millions de VU par mois), suivi des français Cdiscount et Fnac. Vinted, l’application prônant la mode circulaire et le distributeur Carrefour complètent le Top 5 des acteurs e-commerce du 4e trimestre 2020 dressé par Médiamétrie. Par ailleurs, l’e-commerce qui ne représentait que 9,8% de l’industrie du retail en France en 2019, représente désormais 13,4%, soit 3,6 points en un an.
En revanche, comme le souligne l’institut Nielsen, toutes les catégories ne sont pas à la fête. Ainsi, sans surprise, avec l’arrêt des flux aériens et le confinement quasi simultané des populations par la majorité des pays, les voyages dévissent tout comme les services.
A l’inverse, les produits surperforment, enregistrant des bonds de ventes de l’ordre de + 29% et même +42% pour les produits de grande consommation de type FMCG, là où le non-alimentaire n’enregistre “que” une hausse de +25%. La mode, les produits culturels et l’hygiène beauté représentent les 3 catégories à succès, avec respectivement 54, 50 et 39% d’acheteurs online. Mais la percée la plus notable concerne la vente en ligne de produits alimentaires qui concerne désormais un français sur deux (30%). Avec des billetteries de spectacles et des ventes de voyages lourdement impactés, le poids relatif des ventes de services, qui dominaient en 2019 (56%), recule de 10 points au profit des produits à près de 60 milliards d’euros.
Le rapport de la Fevad cite les “enseignes magasins” – comprendre les enseignes omnicanales, comme Fnac ou Carrefour – comme grands moteurs de cette croissance avec des gains de 53% (et des pics à de +100% lors des confinements) contre 11% pour les pure-players.
Enfin, les modes de livraison plébiscités bénéficient des nouveaux usages nés ou accélérés avec la crise et la distanciation physique. Ainsi, le click & collect, planche de salut pour de nombreux retailers confinés convaincs désormais 41% des utilisateurs (ils n’étaient que 28% en 2019). Ces derniers ont aussi opté pour la livraison en consigne. Ce mode de livraison gagne lui aussi du terrain, passant de de 3% à 8,6%.
Pour rappel, la France comptait 41 millions de cyberacheteurs au second trimestre 2020.
victor gosselin
Journaliste web spécialiste des univers mode, luxe, tech et retail, passé par le Journal du luxe et Heuritech, Victor s'est spécialisé dans la rédaction de contenus BtoB. Diplômé de l'EIML Paris en marketing et communication, Victor a précédemment oeuvré dans le retail mode & luxe (Burberry, Longchamp...) ainsi que dans un département planning stratégique spécialisé luxe et premium en agence de publicité.