Avec son point de vente-test au sein de l’écosystème Darwin à Bordeaux, la marque française de sneakers éco-responsables, Veja, dévoile ce que pourrait être le magasin du futur. Un lieu hybride où l’espace de vente côtoie un atelier de réparation, un service de recyclage de baskets et un outlet vendant à prix réduit des prototypes et d’anciennes collections. Mais surtout un point de vente retail en cohérence totale avec la raison d’être de l’entreprise et à sa chasse au gaspillage limitant l’usage de la peinture et s’appuyant des structures en bois bio-sourcé. 

 

En juin, Veja, DNVB – Digital Native Vertical Brand – emblématique de la basket écologique issue du commerce équitable, inaugurait sa deuxième boutique en France à Bordeaux. L’espace de vente s’insère parfaitement dans l’écosystème Darwin, une ancienne caserne militaire réhabilitée et rassemblant 50 associations et 200 entreprises. 

L’endroit, pensé par son fondateur, Philippe Barre, comme un test grandeur nature de l’innovation écologique et sociale, partage les valeurs de l’entreprise faites d’engagement, d’éthique et d’éco-responsabilité. Outre un incubateur de startups, il intègre des restaurants, un skatepark, un potager, une librairie ainsi qu’un village accueillant des réfugiés et des femmes en difficulté. 

La marque de sneakers a intégré un espace minimaliste à l’aspect brut. C’est l’agence d’architecture éco-responsable, Bureau Baroque qui s’est chargé de l’aménagement. Pas de peinture afin de limiter les déchets, du bois bio-sourcé localement (PEFC) et une électricité 100% renouvelable grâce à Enercoop. Cet espace alternatif reprend tout à la fois le concept des pop-up stores – magasins éphémères – et des repair cafés.Ici tout est fait pour optimiser la durée de vie de la sneaker du client et l’économie circulaire est mise en valeur. 

La point de vente retail de 350 m² intègre un service de cordonnerie pour réparer ou nettoyer ses chaussures, de bacs en plexiglas transparents pour collecter des sneakers abîmées, y compris de marques concurrentes. 

Enfin, la boutique organise des ventes à prix réduit (-30% à -50%) sur des prototypes des baskets présentants de micro-défauts (rayures, accrocs…) et quelques paires issues d’anciennes collections. 

Refusant le terme galvaudé de “développement durable”, la marque de sneaker éco-responsable, Veja, poursuit son expansion raisonnée initiée il y a 16 ans. Cofondée par deux amis d’enfance, issus du monde de la finance mais mue par une volonté inexpugnable de lutter contre le greenwashing, Sébastien Kopp et François-Ghislain Morillion, la marque dont le nom signifie “regarde” en brésilien, a mis sur pied une filière du coton biologique du Nordeste brésilien, à laquelle ils ont ajouté une semelle en gomme naturelle d’Amazonie. DNVB – Digitally Native Vertical Brand – la marque s’est refusé à faire de la publicité et s’est appuyé sur des campagnes RP, son site internet et son blog pour convaincre un nombre croissant d’adeptes. L’entreprise travaille actuellement sur des matières premières alternatives au cuir comme le C.W.L ,un produit à base de maïs laminé. Plus tôt cette année, la marque a d’ailleurs lancé avec le designer Rick Owens une basket vegan utilisant cette matière pour l’empeigne tandis que les empiècements ont été réalisé avec un cuir vegan. 

Par ailleurs, la tendance à la réparation est en plein boom. Patagonia, pionnière dans l’éco-responsabilité, en particulier dans le vêtement d’extérieur (outwear) propose des tutoriels de réparation sur son site. Les manteaux étaient d’ailleurs parmi les produits les plus réparés en France en 2019, derrière les cafetières, les pantalons et les machines à coudre. De même, sur les réseaux sociaux, des hashtags connaissent une popularité croissante comme #repairclothes, #slowstitching, #visiblemending (raccommodage apparent) ou encore #notbuyingnew (ne rien acheter de nouveau).