Malgré les circonstances économiques actuelles et avec les fêtes de fin d’année qui arrivent, une grande majorité des consommateurs ont prévu de dépenser de l’argent dans des produits non-essentiels. Mais si les commerces et boutiques sont à nouveau ouverts en France, les études indiquent qu’il va quand même falloir (presque) tout miser sur les ventes en ligne. 

Les magasins et marques vont-elles pouvoir réaliser un chiffre d’affaires de fin d’année habituel ? Selon plusieurs études, il semblerait qu’une majorité des consommateurs ont prévu de sortir leur carte bancaire pour effectuer des achats non-essentiels durant les fêtes… via une application mobile ou un ordinateur portable.  

LES FRANÇAIS FERONT LEURS COURSES DE NOËL EN LIGNE

Près de deux Français sur trois (62 %) ont affirmé qu’ils allaient effectuer leurs achats de fin d’année directement en ligne, selon une étude de la solution marketing Adot, rapporte le site LSA Conso. Les causes évoquées ? La limitation du nombre de clients dans les boutiques mais aussi la peur de briser les gestes barrières. 

Sur les 500 personnes interrogées par Adot pendant le mois d’octobre dernier, 38% d’entre elles se rendront donc bien dans une boutique physique pour effectuer leurs achats de cadeaux de Noël et autres fêtes. Plus de la moitié (57%) de ces consommateurs ont cependant assuré qu’ils se rendront dans des grands magasins et centres commerciaux, et 8% seulement d’entre eux plébisciteront les commerces de proximité. 

À noter que 12% des acheteurs vont opter pour une formule dite hybride, c’est-à-dire en mixant l’achat en ligne et le retrait en magasin. 

DANS LE MONDE, LES CONSOMMATEURS VONT DÉPENSER PLUS D’ICI LA FIN DE L’ANNÉE

En Chine, une étude indique de bonnes nouvelles pour les marques concernant la fin de l’année. 39% des personnes interrogées dans une enquête de la société de conseil mondiale AlixPartners, rapportée par CNBC, ont affirmé qu’elles allaient dépenser plus que l’année dernière pour la fête du célibat d’Alibaba, géant du e-commerce chinois. 15% seulement ont prévu de dépenser moins. 

Une autre étude, menée par Mood Media auprès de 8000 personnes en France, au Royaume-Uni aux États-Unis et en Chine, indique que 67% des consommateurs n’achètent plus seulement des produits essentiels mais achètent également des produits non essentiels. Un peu moins des trois quarts, soit 71%, des acheteurs dans le monde se sentent à l’aise pour revenir dans des boutiques. Le « retour à la normale » tant attendu par certaines marques et entreprises ne devraient pas arriver d’ici l’été 2021, cite Retail Customer Experience

NIKE : UN EXEMPLE QUI DEVRAIT TIRER SON ÉPINGLE DU JEU PENDANT LES FÊTES

Alors en attendant les fêtes, les marques se doivent de multiplier leurs options et donc de miser sur le e-commerce. Exemple avec Nike qui a su saisir cette opportunité si bien qu’entre juin et août, la célèbre marque de baskets et streetwear a vu bondir ses ventes en ligne de 82%, peut-on lire dans The Drum

La crise sanitaire a bien sûr redistribué les cartes des performances de Nike. Ses ventes en ligne représentent 30% de son activité au cours du trimestre, ce qui, selon les projections, ne devait pas être atteint avant 2023. 

Le succès de la marque ne doit rien au hasard, il s’agit des résultats d’une stratégie réfléchie puisque, ces dernières années, Nike a choisi de s’éloigner de ses partenaires de reventes afin d‘investir dans ses propres boutiques mais aussi dans son application et son site web, précise The Drum. 

John Donahoe, DG de la marque, a déclaré aux investisseurs qu’il pensait que « les habitudes en ligne étaient devenues câblées car une grande partie de la croissance numérique est intervenue après la réouverture de la plupart des retailers », avant d’ajouter, « nous savons que le numérique est la nouvelle norme. Le consommateur d’aujourd’hui est ancré dans le numérique et ne reviendra tout simplement pas en arrière. »

Bien sûr, Nike n’est pas la seule marque à voir ses ventes augmenter via le numérique. Lululemon, Dick’s Sporting Goods et Peloton signalent également toutes une forte demande de vêtements et d’équipements d’entraînement, souligne encore The Drum.

Est-il alors nécessaire de rappeler que le passage au numérique est plus que primordial en cette fin d’année ? Pour dernière preuve, une dernière étude : au cours du deuxième trimestre 2020, 41 millions d’internautes ont effectué des achats en ligne, rapporte l’Observatoire des Usages Internet de Médiamétrie, peut-on lire dans La revue digitale. Il s’agit de près d’un million d’acheteurs en ligne supplémentaires par rapport à la même période l’année dernière. 

« La crise va durablement impacter les habitudes de consommation. Près de la moitié des répondants continue de commander davantage sur internet y compris depuis la fin du confinement » commente par ailleurs la Fédération de la vente à distance. Mais souligne également que le monde du non virtuel reste important pour les consommateurs, « très attachés à leurs magasins. Depuis le début de la crise, plus d’un cyberacheteur sur deux déclare essayer de privilégier l’achat en ligne auprès de magasins physiques », analyse la fédération.

À retenir
  • 62 % des Français ont affirmé qu’ils allaient effectuer leurs achats de fin d’année directement en ligne.
  • 12% des acheteurs vont opter pour une formule dite hybride, c’est-à-dire en mixant l’achat en ligne et le retrait en magasin.
  • En Chine, 39% des consommateurs ont affirmé qu’ils allaient dépenser plus que l’année dernière à l'occasion de la fête du célibat d'Alibaba.
  • En France, au cours du deuxième trimestre 2020, 41 millions d’internautes ont effectué des achats en ligne, soit plus d'un million d'acheteurs supplémentaires par rapport à l'année précédente.