La pandémie du Covid-19 peut se comparer à la crise financière de 2008 mais avec une certaine réserve sur plusieurs points. Explications.

Il est facile de comparer l’impact économique de la pandémie de Covid-19 sur les entreprises par rapport à la crise financière de 2008. Mais attention, si ces deux événements se ressemblent, les conséquences de la pandémie restent bien différentes d’il y a dix ans et plus ou moins importantes selon les secteurs.

En première ligne, on retrouve le tourisme et l’industrie du voyage, lourdement impactés, mais aussi les compagnies aériennes et la vente au détail (hors l’alimentation). Des secteurs comme celui de la construction automobile, déjà en crise avant la pandémie, se voient dans de plus grandes difficultés. Mais contrairement à la crise de 2008, les banques sont, dans ce cas de figure actuelle, celles qui peuvent épauler les entreprises pendant et après la pandémie. Ce sont elles qui ont aujourd’hui le pouvoir de stabiliser les dépenses des entreprises et d’assurer une certaine liquidité tandis que les gouvernements apportent de manières ponctuelles des aides financières. Des plans de sauvetage bien plus importants et plus rapides qu’en 2008.

Un impact lourd sur les PIB mondial et européen

À l’échelle internationale, les conséquences de cette crise vont se faire ressentir durant plusieurs mois, voire plusieurs années. Le BIP mondial devrait non pas stagner comme après la crise de 2008 mais diminuer de 2%, prédit le cabinet de conseil Roland Berger, alors qu’une croissance mondiale de plus de 3% était pourtant envisagée il y a quelques mois seulement.

Pour preuve, la Chine a déjà annoncé une perte de 9% de son PIB au premier trimestre 2020 par rapport au trimestre précédent. Malgré la sortie du confinement de la population chinoise, intervenue il y a plusieurs semaines déjà, le cabinet Roland Berger prévoit une croissance du PIB chinois de seulement 2,5% en 2020. Il s’agit d’une baisse de 3,5 points de pourcentage par rapport aux prévisions antérieures à la pandémie de Covid-19, souligne-t-il. Si le foyer de la pandémie a d’abord démarré en Chine, ce sont en revanche l’Europe et les États-Unis qui vont souffrir le plus économiquement de cette crise. Les mesures de confinement prises par les gouvernements des différents pays devraient entraîner une chute du PIB de 5,2% pour l’Europe et de 5,4% pour les États-Unis en 2020. Et si la croissance de l’économie mondiale devrait reprendre d’ici 2021, elle ne sera probablement pas suffisante pour compenser les pertes occasionnées en 2020.

Un retour en arrière impossible

La crise économique liée à la pandémie a été radicale et ses effets se sont faits ressentir du jour au lendemain. Malgré cela, les solutions sont très vite apparues. Pour remplacer les voyages d’affaire, les conférences Zoom ont pris de plus en plus d’importance. Quant aux vacances à l’autre bout du monde, elles se feront désormais à la maison. L’industrie du tourisme et du voyage risquent de ne jamais revenir à ce qu’elle avait connu auparavant. En tout cas au moins jusqu’à ce qu’un vaccin ou un remède soient trouvés et autorisés sur le marché pour combattre le Covid-19. Jusqu’à ce jour, les entreprises devront non pas lutter pour revenir à l’avant pandémie mais bien s’adapter aux modes de consommation perturbés par cette crise. Si le retour en arrière semble impossible, le champs de solutions à ces nouveaux problèmes semble sans fin.

A retenir
  • Le parallèle entre la crise de 2008 et celle engendrée par la pandémie de Covid-19 est tentant mais incomplet.
  • La crise économique entraînée par la pandémie a lourdement attaqué les secteurs du tourisme, du voyage, des compagnies aériennes et de la vente en détail (hors alimentation).
  • Le secteur de la construction automobile, déjà en crise, est lui aussi lourdement impacté par la pandémie.
  • Le PIB mondial devrait chuter de 2% contre 5,2% pour celui de l’Europe. Le retour en arrière est impossible c’est pourquoi les entreprises ne doivent pas lutter mais chercher au plus vite des nouvelles solutions à leurs nouveaux problèmes.