Vestiaire Collective, la plateforme e-commerce française, leader européen dans la vente de produits de mode et de luxe de seconde main, a levé cette année 59 millions d’euros. La promesse d’une mode plus durable, en phase avec les aspirations grandissantes des clients du luxe et d’une expansion bien méritée en Asie.
L’enveloppe actuelle de 59 millions d’euros, vient en complément de précédentes levées de 40 millions d’euros en 2019, 58 millions d’euros en 2017, 33 millions d’euros en 2015 et 15 millions d’euros en 2013. Ce qui porte son financement total à 209 millions d’euros.
Le tour de table fut, ici, mené par Max Bittner, nouveau CEO, aux côtés de BpiFrance. Selon Max Bitter, la valorisation du groupe serait en hausse 50% par rapport à la même période l’année dernière.
Nouvel arrivé dans le tour de table, Korelya, le fond d’investissement de Fleur Pellerin qui accompagne Never, le Google coréen devrait permettre d’accélérer l’expansion de Vestiaire Collective en Corée du Sud et Japon. Son précédent tour de table avait amené un acteur bien connu du secteur Mode & Luxe, Eurazeo (fond soutenant Moncler).
L’entreprise a bien évolué depuis son lancement avec ses cofondateurs en 2009. Partageant la même année de naissance que la plateforme de location américaine Rent The Runway à une époque où la jeune génération commençait à remettre en cause la notion de possession et à s’intéresser de plus en plus à la notion d’économie circulaire.
Avant que la pandémie ne frappe l’univers mode & luxe, le luxe de seconde main était un marché en pleine ébullition, avec une croissance annuelle attendue de 12% pour atteindre 36 milliards de dollars d’ici 2021 et représenter 9% du marché total des produits de luxe, selon le rapport BCG réalisé en 2019, en collaboration avec Vestiaire Collective. Selon ce même rapport, les plateformes digitales ne représenteraient que 25% des ventes luxe de seconde main.
Fédérant une communauté de près de 10 millions d’individus répartis dans 90 pays, elle est passée d’une marketplace agissant en tant qu’intermédiaire avec une armée d’experts en authentification et contrôle qualité à de la vente DTC. Son catalogue propose plus de 4000 grandes marques et 8000 nouveautés par jour.
Son business model, capitalisant sur les notions d’économie circulaire, de sustainability et de longévité, présente une grande résilience avec une croissance de ses ventes de +114% au mois de juin, par rapport à la même période l’année dernière, et d’un volume d’affaires en augmentation de 82%.
D’après le rapport mondial Fashion and Luxury Perspective du BCG sur le comportement des consommateurs pendant le Covid-19, 37% des consommateurs ont tendance à préférer les marques dont les valeurs peuvent être reflétées, tant en termes de charité humanitaire que d’initiatives durables.
Les habitudes d’achat ont également subi une transformation radicale, suite à la « priorisation drastique et immédiate du temps, du budget et de l’utilité », comme le déclare la plateforme dans son dernier rapport The Smart Side of Fashion. Le rapport explique que la clientèle féminine préfère acheter des marques qui défendent les valeurs de la communauté Vestiaire Collective comme la sustainability et le féminisme. Caractéristique qui a conduit à une hausse des recherches pour des marques de mode durable comme Stella McCartney et Ganni. Les marques les plus populaires furent notamment Loq, Marine Serre et Veja.
Selon ce même rapport, le confinement, qui a amené à une diminution des prétextes de représentation a amené les cyber-acheteurs à se diriger vers des articles de sportswear pour une allure plus décontractée (Adidas et Nike ont connu une forte traction) mais aussi vers des masques alternatifs, plus esthétiques que des masques chirurgicaux, jetant leur dévolu sur des foulards (Louis Vuitton et Hermès notamment).
De l’autre, le modèle de distribution exclusivement e-commerce et sans consignment store de Vestiaire Collective, lui a permis d’éviter les ruptures supply chain rencontrées par ses concurrents comme The RealReal, Rebag ou Fashionphile (Neiman Marcus). Ces derniers ont été contraints face à la propagation de la pandémie de fermer leurs points de vente physiques, laissant le champ quasiment libre à Vestiaire Collective.
L’entreprise qui se présente comme la marketplace leader de l’achat et de la vente de vêtements de luxe de seconde main authentifiés, dispose de 6 bureaux dans le monde (4 en Europe, 1 à New York et 1 à Hong-Kong).
victor gosselin
Journaliste web spécialiste des univers mode, luxe, tech et retail, passé par le Journal du luxe et Heuritech, Victor s'est spécialisé dans la rédaction de contenus BtoB. Diplômé de l'EIML Paris en marketing et communication, Victor a précédemment oeuvré dans le retail mode & luxe (Burberry, Longchamp...) ainsi que dans un département planning stratégique spécialisé luxe et premium en agence de publicité.