Pour 2021, le Fond Monétaire International revoit sa copie par rapport à octobre 2020. A la faveur de la consolidation des stratégies de vaccination dans le monde, l’organisme voit même une hausse. Prudence reste toutefois mère de sûreté et si l’Asie (Chine et Inde en tête) devraient rebondir rapidement, ce n’est pas le cas de l’Europe, qui, confrontée à de nouvelles mesures de confinement et un virus mutant pourrait bien y perdre au change. 

Avec le début des campagnes vaccinales et les plans de relance – plus ou moins massifs – déployés par les Etats, le Fond Monétaire International (FMI) revoit à la hausse ses prévisions de croissance internationale pour l’année 2021. Alors qu’en octobre 2020, le FMI tablait sur un repli à 4,4%, les chiffres dévoilés cette semaine font état d’une hausse de 3 points en pourcentage, à 5,5%. En 2020, la contraction du PIB mondial a été limitée à 3,5% grâce à une reprise au-delà des espérances, notamment grâce aux performances de la zone euro, de l’Inde, du Japon, des Etats-Unis et de la Turquie. Grâce à leurs plans de sauvetage massifs, les pays riches devraient retrouver leur niveau pré-pandémique rapidement : Etats-Unis et Japon dès le second semestre 2021 tandis que la zone euro devra patienter jusqu’en 2022. 

Forte d’une maîtrise du confinement et de mesures de soutien, la Chine devrait connaître un PIB à 8,1% en 2021, contre 8,2% annoncé en octobre dernier. Le pays devrait connaître une croissance de 5,6% en 2022. Rappelons que la Chine était l’unique foyer de croissance à la surface de la planète en 2020 (2,3%). L’Inde s’annonce, pour l’heure, comme le pays à la plus forte croissance de 2021, avec un PIB à +11%.

Les Etats-Unis, fortement impactés par la crise (-3,4% en 2020) mais plus résistants que prévu, devraient bénéficier d’un PIB à +5,1% (soit +2 points par rapport à Octobre 2020). Le pays sort boosté par le plan de soutien à l’économie à 900 milliards de dollars approuvé par la Congré en décembre dernier. Aux Etats-Unis, une révision à la hausse n’est pas exclue en cas d’acceptation du plan massif à 1900 milliards de dollars de l’administration Biden. Le pays pourrait ainsi gagner +5% de croissance supplémentaire sur trois ans. 

Les régions Moyen-Orient et Asie Centrale devraient connaître une croissance de +3% en 2021 et +4% en 2022. L’Arabie Saoudite avec un PIB impacté en 2020 à-3,2%, devrait bénéficier d’une croissance à +2,6% en 2021 et 4% en 2022. 

Grande perdante de l’économie mondiale post-Covid, l’Europe doit s’attendre à une croissance en chute à +4,2% pour 2021. L’Espagne s’annonce comme la plus résiliente à 5,9% (-1,3 points) suivie par la France à 5,5% (-0,5 points). L’Allemagne verra son PIB en croissance à 3,5% tandis que le Royaume-Uni est directement impacté par la propagation du virus mutant à 4,5%.

Des chiffres qui s’avèrent plus optimistes que ceux rendus par la Banque mondiale et l’OCDE. Ces chiffres restent toutefois sujets à caution notamment au vu des retards de livraison de vaccin et des potentielles mesures de confinement. La reprise dans chaque pays dépendra de la sévérité de la crise sanitaire, des perturbations de l’activité économique, de la perméabilité de la conjoncture internationale et du choc extérieur. Comme l’annonce le FMI ces prévisions ne doivent pas cacher “l’incertitude extraordinaire” qui frappe de plein fouet l’économie mondiale. 150 pays devraient voir leurs revenus par individu baisser par rapport à 2019 notamment auprès des femmes, jeunes et des moins qualifiés. Ceci étant, il ne devrait rapidement n’être plus « que » 120 pays concernés.

Autre signe d’inquiétude, le risque d’instabilité, notamment sociale que fait peser la crise sanitaire et les mesures de confinements. Le FMI refuse l’idée d’une non équité d’accès au vaccin notamment au sein des pays en développement.