Alors que l’e-commerce connaît un engouement sans précédent du fait de la pandémie, se pose la question d’assurer les livraisons dans le délai imparti mais avec une conscience celle d’une logistique plus verte. Du coup, la demande pour des véhicules utilitaires électriques “de type Tesla” explose. Parmi eux figure l’américain Workhorse qui vient d’obtenir 200 millions de dollars de quoi financer le développement de nouveaux produits dédiés au dernier kilomètre, phase critique et coûteuse pour les professionnels de la logistique et refinancer une partie de sa dette. 

 

Spécialiste des utilitaires électriques et des drônes dédiés à la livraison, vient de capter 200 millions de dollars auprès de son investisseur principal Antara Capital GP. Le fait que l’entreprise soit sur le point de remporter un contrat de 6 milliards de dollars avec le service postal américain pour fournir des véhicules électriques aux postiers n’est pas étrangers à cette volonté des investisseurs de refinancer sa detteD’autant que Workhorse reste l’unique entreprise 100% électrique sur les rangs. 

L’enjeu reste d’accélérer le lancement de produits innovants dédiés à la livraison du dernier kilomètre, de renforcer la promotion de ses véhicules électriques et l’expansion de ses opérations par drones. La phase du dernier kilomètre représente l’étape la plus coûteuse pour les entreprises (en moyenne 20% du coût global) et désigne le flux de produits acheminé depuis la plateforme de répartition logistique jusqu’au domicile du client final, clientèle urbaine contrainte par le temps. Ce dernier maillon de la chaîne de distribution est responsable de 25% des gaz à effets de serre du fait de la congestion urbaine qu’elle génère et occupe 30% de la voirie. Devant les enjeux prégnants de cette logistique urbaine, les professionnels souhaitent livrer rapidement en réduisant leur empreinte écologique et leurs coûts. D’autant que le boom du e-commerce consécutif du confinement a entraîné une hausse des commandes sur de nouvelles catégories comme les produits d’épicerie et le mobilier. L’e-commerce a ainsi crû de 44,4% aux Etats-Unis au second semestre, atteignant un taux de pénétration de 20,8%

Constructeur automobile originaire de l’Ohio, Workhorse est expert dans la conception de fourgonnettes et autres camions fonctionnant à l’aide de batteries électriques hautes performances, à la fois durables et rentables. Il avait présenté son pick-up électrique dès le printemps 2017. Sa gamme de véhicules C-1000 a obtenu plus tôt ce mois-ci les faveurs du California Air Resources Board (CARB).Par ce décret, les véhicules de la gamme en question obtiennent le titre convoité de “véhicule zéro émission” sur l’ensemble du territoire américainDe quoi devancer la décision prise en juin par l’Etat de Californie d’exiger des constructeurs de camions commerciaux de vendre des véhicules zéro-émission d’ici 2024. Coté au Russell 3000, Workhorse a récemment réaffirmé sa volonté de livrer entre 300 et 400 véhicules d’ici la fin de l’annéeA noter qu’UPS a déjà passé commande auprès de la société de 50 camions électriques avec une option pour 950 de plus. 

L’entreprise n’est pas la seule à cibler ce segment des gros pick-ups (full-size) qui représente chaque année près de 2,5 millions d’unités à la fois aux Etats-Unis, au Canada et au Mexique mais qui reste trusté (90%) par General Motors, Ford et Fiat Chrysler Automobiles. On compte aux côtés de Tesla et de son futur cybertruck (prévu pour 2021 aux Etats-Unis et 2022 en Europe) ou encore du leader du e-commerce Amazon qui a passé commande pour 100 000 fourgonnettes électriques à la startup Rivian Automotive, des entreprises tech comme Nikola, Atlis, Neuron EV ou encore Bollinger.