Avec l’émergence de la crise du Covid-19 et la remise à plat des politiques commerciales de nombreux groupes, le digital apparaît désormais comme la planche de salut pour beaucoup. Dans ce contexte, les outils de paiements et, plus largement, ceux de la fintech doivent être au diapason pour accompagner le retour d’une croissance des marchés.
C’est un moment de vérité pour la Fintech. Avec la chute des marchés internationaux et les difficultés rencontrées par de nombreuses entreprises, l’heure est à la disruption pour les outils de financement et de paiement. Des sociétés comme SoFi, Robinhood ou Chime sont sorties de terre avec la promesse d’offrir aux consommateurs et aux entrepreneurs une plus grande facilité d’accès aux flux d’argents sous toutes leurs formes, aux investissements, aux crédits ainsi qu’aux transaction de pair à pair… le tout, sans passer par les services d’une banque classique. Avec une économie mondiale largement à l’arrêt, des millions de personnes temporairement sans emploi et des intermédiaires bancaires réduits au silence, les Fintech doivent désormais répondre aux attentes. Dans les semaines et mois à venir, elles devront développer les outils dont elles promettaient jusqu’ici monts et merveille pour accompagner les entrepreneurs et les consommateurs dans. Les entrepreneurs, pour leur part, adaptent aujourd’hui leur politique commerciale en y insérant une dose non négligeable de transactions online. A l’image de la grande distribution, des millions de sociétés se tournent désormais sur un retail dématérialisé, les obligeant de fait à s’équiper d’outils performants pour accompagner la transition et rassurer les clients.
Repenser le marketing du monde financier
Pour se développer, les Fintech devront communiquer. La crise engendre de la méfiance et des craintes parmi les consommateurs. Chacun nourrit des inquiétudes quant aux capacités d’approvisionnement d’une chaîne de supermarchés, à la sécurité sanitaire d’un produit populaire ou de la stabilité du secteur bancaire. Dans ce cadre, les Fintech ont une carte à jouer en misant sur la collaboration et les partenariats avec les grandes enseignes comme les petits indépendants. Par ailleurs, les établissements bancaires classiques doivent également repenser leur approche. En temps de confinement, la communication dans l’espace public est proprement inappropriée. Il convient donc de se recentrer sur l’espace vital des clients en multipliant les newsletters, les opérations de mailing et les stratégies online. Post confinement, l’heure est à la réflexion et l’accompagnement des clients dans leurs craintes et leurs hésitations. On ne sort pas d’une telle période sans appréhensions. Les établissements qui l’auront compris et intégré dans leur politique s’en sortiront mieux que les autres.
La collaboration en point de mire
Si les fintechs étaient, il y a encore peu de temps, considérées comme des éléments perturbateurs dans les marchés financiers traditionnels, elles sont de plus en plus perçues comme des alliés objectifs qu’il faut savoir courtiser. Mais quel modèle utiliser pour tirer le meilleur parti d’une telle collaboration ? Est-il pertinent d’opter pour une acquisition ? Un programme d’incubation ? Un partenariat commercial ? Lors d’une réunion dédiée à la question, PwC Deals a réuni une cinquantaine d’acteurs du secteur, des représentants d’institutions financières et du private equity. Il ressort de ces échanges que les attentes du secteur bancaire résident principalement dans la croissance et la bonification des outils existants. Les fintechs, quant à elles, entrevoient dans ces partenariats la possibilité de toucher un public plus nombreux grâce au portefeuille client des banques. Le cap d’une collaboration totale n’est pas encore atteint et les deux parties devront sans doute faire des concessions pour entrevoir une issue favorable.
- La crise du covid-19 marque une étape importante dans le développement des Fintechs. Désormais en première ligne, elles doivent trouver leur place dans un paysage en cours de redéfinition.
- A une époque où les notions de sécurité et de fiabilité ont pris une nouvelle dimension, la communication des groupes financiers doit être repensée. Il en va de même pour les jeunes produits issus de la Fintech
- Entre fintech et financements classiques, des passerelles existent. Mais de part et d'autre, les attentes sont contrastées.
jeremy felkowski
Journaliste, entrepreneurs des médias et touche-à-tout insatiable, Jérémy Felkowski a fondé "Le Zéphyr", un bi-média déployé sur le web et sur papier qui explore l'actualité au travers des aventures humaines. Un projet qui permet à sa rédaction de donner corps à une ligne éditoriale curieuse, exigeante et humaniste. Il accompagne également créateurs de médias dans la définition de leur concept, de leur communication et de leur networking. A partir de 2015, cet engagement s'est matérialisé par un événement dédié aux jeunes pousses de l'information qu'il porte avec Le Zéphyr, en parallèle de ses missions de coaching. "Le Printemps des médias" rassemble chaque année à Paris une centaine de créatifs, de journalistes et d'esprits curieux autour de problématiques centrales du monde médiatique. Mais au-delà des rencontres et du pilotage de projets, il partage désormais son expertise avec les étudiant.e.s d'écoles de journalisme et de communication tels que l'IICP, l'ISG, l'EFAP et les établissements du groupe ESG.