Vers un monde toujours plus digital

La distanciation sociale entraînée par les événements récents imposent aux entreprises de revoir leur approche du travail et de l’offre commerciale. Une contrainte qui pousse déjà de nombreuses sociétés à repenser certains outils centraux et à en faire émerger de nouveaux.

A l’aune des événements du printemps 2020, le monde de l’entrepreneuriat voit ses fantômes le rattraper. Comment assurer une transformation numérique harmonieuse et faire face aux challenges qui arrivent à grands pas ? D’après une étude tout récemment publiée par Forrester, seuls 15% des entreprises interrogées par le cabinet en Amérique du nord et en Europe déclaraient avoir avancé de manière significative dans leur transition. Un chiffre famélique qui marque évidemment un état de fait. Le monde de l’entreprise n’est pas encore prêt pour affronter les conséquences à long terme du coronavirus. D’après une étude publiée il y a une semaine par Forrester, intitulée « In Digital Transformation 2020, It’s Time To Catch Up To The First Movers », le cabinet d’études constatait que seulement 15% des entreprises interrogées en Amérique du Nord et en Europe était « avancées » au niveau de leur transformation. Quel impact la crise sanitaire a-t-elle pour les 85% qui n’ont pas encore terminé leur transition ? Nous pouvons d’ores et déjà anticiper de nombreux changements, en particulier sur les modèles analytiques à venir, pour permettre aux entreprises de s’adapter – et de survivre – dans le monde post-Covid. Les éléments présentés dans « In Digital Transformation 2020, It’s Time To Catch Up To The First Movers » pointent également une autre question : comment les 85% restants vont-ils se débrouiller ?

Le télétravail en point de mire

Avec les nouvelles règles de distanciation sociale et leur cortège d’aménagements, le télétravail est devenu une alternative plus que convaincante. Mieux, ce mode d’action dématérialisé a déjà séduit de grands groupes comme Accor, Facebook, Microsoft ou Apple qui, à grand coup de campagnes marketing, ont officialisé le basculement d’une part importante de leurs effectifs dans cette approche. Mais au-delà des aspects sanitaires, c’est tout un éventail de solutions logicielles et matérielles qu’il convient de mettre en place pour accompagner les collaborateurs concernés. Quelle connexion internet ? Quel équipement informatique ? Quelles applications pour assurer les interactions avec le reste de l’état major ? Autant de questions auxquelles les managers et les services compétents doivent désormais répondre. De leur capacité à répondre aux impératifs du télétravail dépendra une part importante de leur croissance à court et moyen terme. Au plus fort de la crise, près d’un travailleur sur deux effectuait ses tâches en distanciel. Depuis la rentrée, les autorités françaises estiment qu’ils sont 18% à le faire. Un chiffre qui peut aller jusqu’à 35% dans certains pays européens et qui donne toute la dimension du défi qui attend les sociétés concernées ainsi que les infrastructures nationales.

La donne sanitaire prime

Au-delà des aspects opérationnels et de la sécurisation des effectifs, l’approche sanitaire joue un rôle désormais incontournable pour une approche commerciale. Les clients, eux-aussi touchés par le coronavirus, craignent une résurgence des contaminations et adaptent leurs habitudes de consommation à cette menace. Pour répondre à ces attentes, les ténors du retail ont déjà lancé des pistes de réflexion et des modes opératoires novateurs. Walmart, aux Etats-Unis, a multiplié les solutions digitales pour étoffer son offre et Carrefour, sur le vieux continent, renforce ses services drive pour faire face à la demande. En marge, de nombreuses enseignes ont décidé de revoir leur approche concernant les applications shopping en proposant de nouvelles versions de leurs outils. Nike a débloqué un budget important pour une refonte de ses propres plateformes et, au-delà des corner shops qui fleurissent un peu partout, propose une nouvelle expérience à ses clients les plus fidèles directement sur mobile. Il en va de même pour des marques comme Ikea, Brewdog, Desigual ou la Fnac. De quoi installer les bases d’une tendance digitale non pas basée sur la compensation d’un phénomène ponctuel mais sur une réponse pensée pour le long terme.