Etre flexible… ou disparaître, voilà le choix face auquel les entreprises sont désormais placées. Avec la crise du coronavirus, de nombreuses équipes doivent se réinventer, réorienter leur production ou leur identité pour passer le cap et tenter d’écrire un avenir durable pour leurs marques et leurs partenaires.
En temps de crise, les entreprises doivent s’adapter, changer d’orientation, imaginer de nouvelles formules, aller conquérir des marchés inédits… ou risquer de disparaître. Et la crise du Covid-19 ne fait pas exception à la règle. Comme un énorme accélérateur à particules entrepreneuriales, le coronavirus a précipité l’évolution de tout un pan du monde économique : les start-ups. En de telles circonstances, difficile de dire qu’un secteur est sorti « gagnant » tant l’impact humain et financier a été lourd. Pourtant, dès les premières lueurs du printemps, des sociétés ont su tirer leur épingle du jeu. Face à l’omniprésence de Doctolib en France, Kry s’est fait une place de choix sur le vieux continent en trustant les sommets au Royaume-Uni et en Scandinavie. Les téléchargements de l’application de rendez-vous médicaux ont augmenté de 61% par rapport à la même période l’an dernier et les consultations ont augmenté de 80% pour la même période. Une croissance soutenue par des embauches massives dès le mois de mars. Au même titre, les fabricants de robots intelligents ont vu leurs carnets de commande exploser. Blue Ocean Robotics (Danemark), CareClever (France), No Isolation (Suède) sont les trois exemples les plus marquants. Pratiques, fiables, stériles, les robots ne tombent pas malades. Blue Ocean Robotics, par exemple, connaît une belle croissance. Au plus fort de l’épidémie en Chine, la startup a reçu sa plus grosse commande de 100 robots, et les commandes continuent d’affluer.
Réorienter à marche forcée
En temps normal, la refonte d’une politique commerciale ou la prise de décision dans le domaine du marketing peuvent prendre plusieurs mois. Mais quand on n’a pas le luxe de s’offrir un tel délai, il faut savoir réagir vite et efficacement. C’est le cas d’une vingtaine d’entreprises qui ont opéré un virage à 180° pour surmonter la crise. Certaines, à l’image de Hexigone, un fabricant de produits chimiques, créant des revêtements anti-corrosion pour les bâtiments, a développé une ligne d’assainisseurs. Archange Imaging, pour sa part, a troqué son activité de surveillance des zones reculées pour produire des caméras thermiques de détection de fièvre qu’elle met à la disposition des gouvernements, des hôpitaux, des entreprises et des autorités. Psychopomp, enfin, met de côté des stocks d’alcool initialement dévolus à sa production de Gin pour fabriquer des bouteilles de désinfectant pour les mains. Dans le monde de l’art et de l’événementiel, certaines structures ont su réagir. ARTIQ, une entreprise londonienne spécialisée dans le prêt d’oeuvres d’art, a lancé des ateliers en ligne payants et des programmes culturels pour soutenir ses artistes. Réseau de livraison collaboratif, Gophr a troqué les palettes de ses partenaires pour fournir aux hôpitaux des produits pharmaceutiques, des échantillons biologiques et des kits de tests pour les laboratoires.
Les start-ups chinoise face à la crise
Avec le confinement du printemps et l’effondrement des financements par les grands groupes, nombre de start-ups chinoises ont dû fermer. Celles qui étaient alors en phase d’amorçage et de consolidation ont subi les conséquences de la crise de plein fouet. En effet, dans la même période, les transactions concernant ces phases, si délicates, de l’amorçage d’une entreprise, ont reculé de 44% au premier trimestre 2020 par rapport à la fin d’année 2019 et de plus de 55% par rapport au printemps 2019. Des chiffres à mettre en corrélation avec la baisse de 30% du nombre de tours de table à plus de 10 millions de dollars dans le pays… Mais, encore une fois, certaines structures ont su rebondir. Habituellement investie dans les intelligences artificielles et les technologies de réalité augmentée, la start-up Rokid a lancé la fabrication de lunettes détectant les malades du coronavirus. Une aide précieuse pour les autorités chinoises et un joli tour de force pour une structure qui a su réorienter son activité en se basant sur ses acquis technologiques. De quoi inspirer d’autres équipes en Chine et dans le monde.
- Le secteur médical a été une bouée de sauvetage pour bon nombre de start-ups
- Pour survivre, il faut savoir réorienter ses activités
- Les start-ups chinoises ont subi la crise de plein fouet et doivent désormais s'adapter
jeremy felkowski
Journaliste, entrepreneurs des médias et touche-à-tout insatiable, Jérémy Felkowski a fondé "Le Zéphyr", un bi-média déployé sur le web et sur papier qui explore l'actualité au travers des aventures humaines. Un projet qui permet à sa rédaction de donner corps à une ligne éditoriale curieuse, exigeante et humaniste. Il accompagne également créateurs de médias dans la définition de leur concept, de leur communication et de leur networking. A partir de 2015, cet engagement s'est matérialisé par un événement dédié aux jeunes pousses de l'information qu'il porte avec Le Zéphyr, en parallèle de ses missions de coaching. "Le Printemps des médias" rassemble chaque année à Paris une centaine de créatifs, de journalistes et d'esprits curieux autour de problématiques centrales du monde médiatique. Mais au-delà des rencontres et du pilotage de projets, il partage désormais son expertise avec les étudiant.e.s d'écoles de journalisme et de communication tels que l'IICP, l'ISG, l'EFAP et les établissements du groupe ESG.