Ingénieux crossover entre art et commerce, la marque de jouets pour enfants, Fisher Price a ouvert son musée virtuel à travers une page instagram dédiée. La filiale du géant Mattel cherche ainsi à démontrer qu’elle n’est pas en reste dans le digital mais aussi et surtout convaincre les millennials et futurs parents, que si la marque est toujours là c’est qu’elle tient une place particulière dans le cœur des enfants.
Fondée durant la grande dépression, par Herman Fisher, Irving Price ainsi que Margaret Evans Price et Helen Schelle, Fisher Price a lancé ses 16 premiers jouets en 1931 avec Dr Doodle. Les tout premiers furent créés à partir de pièces d’acier et de pin pondoresa. Dans les années 50, la marque trouva dans le plastique, le matériau offrant une meilleure adhérence aux stickers et aux couleurs.
Elle fut rachetée en 1992 par le géant du jouet Mattel. C’est avec le groupe derrière le succès de la poupée Barbie, que la marque s’est focalisée sur les jouets d’éveil premier-âge et pré-scolaire.
C’est avec la mention “tous vos jouets d’enfance préférés parmi tous vos souvenirs d’enfance préférés”, que s’ouvre pour la première fois, le musée imaginaire et virtuel de Fisher Price. Plus de 90 œuvres-vitrines réalisées par l’artiste, décoratrice et photographe Leila Fakouri, mettent en scène les produits iconiques de la maison sur une page instagram dédiée intitulée Fisher-Price Toy Museum. La page a déjà récolté 29,2 K d’abonnés.
Classés par décennie, les jouets ont été sélectionnés parmi plus de 5000 références. On y retrouve les tous premiers comme Dr Doodle – un canard à roulette – Snoopy Sniffer (1938) – un basset en bois et à roulettes avec une queue à ressort – la paire de roller colorée (1983) ou encore le Chatter Telephone (1961) – jouet vintage qui avait fait une apparition dans le film d’animation de Disney – Pixar, Toys Story 3. Autant d’éléments propice à un voyage immobile voire intérieur. A cela s’ajoute une boutique en ligne dédiée et proposant un assortiment de 16 jouets en édition limitée issus du site e-commerce de Mattel.
« Le musée du jouet Fisher-Price a été inspiré par l’idée que, que vous soyez né dans les années 50, 80 ou 2000, chacun a un souvenir de son jouet d’enfance préféré, et que beaucoup d’entre eux sont de Fisher-Price », a déclaré Chuck Scothon, SVP et responsable mondial de la division « Infantile et préscolaire » de Mattel. « L’intention de ce musée est de ramener les visiteurs à leurs expériences d’enfance uniques, et de leur donner l’occasion de revivre leur jeunesse, même si ce n’est que pour quelques instants ».
La marque cherche à séduire les millennials, nostalgique de leurs expériences de jeu vécues dans leur jeunesse et futurs parents. Une cible à haut potentiel à en juger par l’analyse Pew Research de 2018 où 19 millions de femmes américaines avaient donné naissance à un enfant.
Cette opération promotionnelle trouve un écho avec cette période de grande incertitude (financière, sociale…) où les individus – et consommateurs – sont en quête de réconfort, de valeurs sûres et pour ce faire, n’hésitent pas à se replonger dans leurs souvenirs d’enfance. Avec le confinement et les fermetures d’école, de nombreux parents ont cherché milles et un moyens d’occuper leurs enfants et si possible éloignés des écrans. Ils se sont mis à ressortir puzzles, jeux de plateau, jouets et autres activités intérieures. Et les ventes de jouets en ont bénéficié avec une croissance des ventes de +16% durant la première moitié de 2020, selon NPD.
Le pouvoir émotionnel de l’enfance est, de l’aveu de tout publicitaire, le levier de mémorisation et d’attraction le plus fort qui soit. Un levier que l’on retrouve derrière la folie des sneakers ou encore dans le revival de certaines marques de sportswear et mode des années 90 comme Fila, Dickies ou Kappa. De même, séduire les parents pour toucher leurs enfants, est aussi l’enjeu des marques face au segment des CARLYs – littéralement des adolescents qui ne dépense que l’argent de poche que leur distribuent leurs parents.
victor gosselin
Journaliste web spécialiste des univers mode, luxe, tech et retail, passé par le Journal du luxe et Heuritech, Victor s'est spécialisé dans la rédaction de contenus BtoB. Diplômé de l'EIML Paris en marketing et communication, Victor a précédemment oeuvré dans le retail mode & luxe (Burberry, Longchamp...) ainsi que dans un département planning stratégique spécialisé luxe et premium en agence de publicité.