Le cabinet de consulting, Boston Consulting Group (BCG), a publié la cinquième édition de son baromètre de la reprise économique qui analyse 9 grandes économies ainsi que 9 secteurs d’activité et publié chaque mois depuis le déconfinement. Le cabinet a mis au point un index composite, le ERPC – Economic Recovery Pulse Check – mesurant l’écart à la reprise, la situation normale (100) correspondant à l’activité économique observable à la même période l’année dernière. Pour ce troisième trimestre 2020, la Chine connaît un fort rebond, les Etats-Unis résistent mieux que prévu, tandis que l’Europe affronte une seconde vague. Les mois à venir portent les signes d’une stabilisation voire d’une rechute, après avoir connu une embellie notoire cet été. 

Après une chute brutale au printemps et un rebond à des niveaux inespérés cet été, l’économie mondiale s’est stabilisée mais à un niveau toujours inférieur à la période pré-crise. La Chine fait toujours figure d’exception, tandis que L’Europe et les Etats-Unis, gravement touchés par la seconde vague, ne sont pas impactés de la même manière. Ainsi si en Europe l’activité des consommateurs repart, aux Etats-Unis la résistance de l’activité économique ne tiendra pas longtemps alors que la consommation chute. Les Etats-Unis et la Chine ont presque atteint les niveaux d’activité de Janvier mais des difficultés sont à venir. L’Europe et le Japon présentent des signes de stabilisation mais les niveaux restent plus faibles qu’en Janvier. 

D’un point de vue sectoriel, deux secteurs sont particulièrement touchés : les institutions financières et le retail et les biens de consommation. Les institutions financières, jusqu’ici relativement épargnées, connaissent un déclin net (-5 en un mois en Europe et aux Etats-Unis). Dépendantes de la santé des autres secteurs, elles subissent une pression économique structurelle avec des taux d’intérêt négatifs qui affectent la rentabilité. L’octroi de prêts à destination des entreprises et des ménages, moins dynamique que les mois précédents, affecte aussi le secteur bancaire. Côté retail, l’économie est prise en étau entre un moral des consommateurs en berne et un manque d’investissement de la part des entreprises.

Dans le détail, l’Europe a atteint un plateau qui reste inférieur à la période pré-pandémique. Si la consommation repart, elle porte les signes de repli à mesure que la nouvelle vague pandémique repart à la hausse. La reprise est ici dirigée par l’Allemagne et l’Italie. L’Allemagne est le pays d’Europe qui s’en sort le mieux, avec un baromètre d’activité des consommateurs à 98 en septembre, contre 94 pour la France et 85 pour le Royaume-Uni, davantage touchés par les effets de la pandémie. 

Aux Etats-Unis, un confinement moins drastique a accéléré la reprise économique du pays. Face à ce rattrapage spectaculaire, on assiste néanmoins à un décrochage entre le dynamisme de l’activité et une faible consommation qui stagne (et qui reste moins importante qu’en Europe, 87 contre 95), s’inquiète le cabinet. Côté secteurs, les Etats-Unis sont moins impactés qu’en Europe et ont renoué à des niveaux proches de la période pré-covid, à l’exception de l’énergie. 

La Chine a retrouvé un PIB semblable à l’avant-crise mais est en passe de connaître un ralentissementLa plupart des secteurs sont imperméables à la crise, alors qu’une seconde vague n’a toujours pas été détectée dans l’Empire du milieu. Reste que l’interconnection des chaînes d’approvisionnement mondiales laisse à penser que le pays ne pourra pas maintenir seule la croissance de son activité si la crise s’installe durablement. 

Au Japon, la reprise a stagné du fait d’un rebond de l’épidémie à la fin de l’été. Le niveau d’activité de l’industrie et des consommateurs reste inférieur à ce qu’elle était avant la crise. L’activité des consommateurs peine à atteindre le niveau de janvier (99 en janvier contre 91 fin septembre).

Enfin, au Brésil, la reprise régulière de la plupart des secteurs touchés est confrontée à un ralentissement, et les secteurs restent en dessous des niveaux d’avant la crise, avec une légère tendance baissière. En revanche, l’activité des consommateurs est en constante progression et sur la voie de la reprise (-4% par rapport à fin février).