Le retour des touristes japonais en France : la promesse d’un redémarrage pour le secteur du luxe ?

Depuis le 1er juillet, l’Union Européenne vient de rouvrir ses frontières à une quinzaine de pays internationaux. Sont exclus les pays abritant des clusters particulièrement virulents comme les Etats-Unis mais aussi la Russie, le Brésil et l’Inde. 

 

Si la Chine fait parti des pays autorisés c’est à la seule condition que le pays accepte à nouveau des ressortissants français sur son territoire, ce qui, pour l’heure, fait toujours défaut. Une situation dont se serait bien passé le retail du luxe dans la mesure où chinois et américains font partis des touristes les plus dépensiers en France.

 

Face à ce contexte morose pour le tourisme, le retail et plus encore l’hospitality management, reste une lueur d’espoir : le retour des japonais. 

 

Clientèle historique de l’industrie du luxe, demandeuse d’exclusivité et mètre étalon de l’excellence servicielle dans le secteur, les japonais sont pour la plupart francophiles et “repeaters” (autrement dit, ils réitèrent leurs achats). Le luxe français a toujours noué une relation privilégiée avec le pays notamment avec la maison Louis Vuitton qui a commencé à expédier des produits de luxe dès le XIXe siècle, avant d’y ouvrir sa première boutique en 1978. 

Pour eux le shopping n’est pas la priorité de leur venue, préférant la visite des musées et monuments, les promenades en ville et la découverte de la gastronomie française (notamment la pâtisserie). C’est que la France était, pré-COVID, la première destination européenne au départ du Japon avec plus de 349 000 séjours annuels et représentait 1,7% des séjours de la clientèle internationale.

 

D’après les chiffres de la Chambre du commerce et de la région Ile de France, les touristes issus du pays du soleil levant ont réalisé 78 millions d’euros d’achats de biens en 2018. A titre de comparaison, la même année, les chinois avait réalisé 265 millions d’euros d’achats tandis que les américains 246 millions d’euros.  

Très sensibles aux aspects sécuritaires, les japonais avaient déserté Paris et sa région en 2016 à l’issue des attentats. En 2019, on constatait une augmentation des arrivées hôtelières de la part des japonais, là où, COVID oblige, les chinois étaient en net replis. 

Depuis le 21 janvier, la réservation des vols en provenance d’Asie (dont le Japon) accusait pour la période mars – mai 2020 un recul de 81,3%. 

Reste une inconnue : les japonais suivront-ils les recommandations de leur gouvernement qui les enjoint à ne pas voyager à l’étranger ? 

 

A noter que la liste des pays autorisés à voyager sera régulièrement actualisée en fonction de la propagation du virus. Est notamment pris en compte le nombre de cas pour 100 000 personnes dans un pays au cours des 14 derniers jours qui doit être inférieur à la moyenne de l’UE.