Spécialiste du marketing digital (emailing, SMS, automation, conversationnel et gestion des ventes) Sendinblue vient de lever 140 millions d’euros en série B avec, en ligne de mire, l’Amérique, son principal marché. Cette startup, véritable pépite du Next40, bénéficie d’un contexte de forte digitalisation des acteurs du commerce traditionnel mais surtout d’un besoin d’outils pour renforcer la relation client et personnaliser le message

Avec sa solution en marketing digital tout-en-un, Sendinblue vient de lever 140 millions d’euros. Cette nouvelle injection fait suite à une précédente levée de 30 millions d’euros réalisée intégralement il y a 3 ans par Partech Ventures afin d’affiner son positionnement et accélérer sa R&D. En 2013, elle était parvenu à lever 1 million d’euros auprès de Caloga, acteur spécialisé dans l’emailing. Elle disposait alors de 9000 clients et avaient envoyé 2 milliards d’emails. Cela porte donc le financement global de Sendinblue à 171 millions d’euros. L’enveloppe actuelle provient de Bridgepoint Development Capital et bpifrance. De son côté Partech, qui figurait parmi les investisseurs de la précédente levée, est maintenu au capital. 

Lors de sa fondation en 2012 en Inde, Sendinblue avait été pensé pour aider les PME à gérer leur marketing digital et plus précisement “démocratiser l’emailing pour permettre à toutes les entreprises d’envoyer leurs campagnes mails facilement à un prix raisonnable”. La startup avait débuté modestement avec les newsletters avant de l’étendre au SMS marketing, puis au marketing automation en 2016. Depuis 2017, Sendinblue se positionne en tant que solution d’acquisition et de gestion de la relation client à destination des TPE et PME (email marketing, automation, transactionnel, landing page, formulaire d’inscription, chat live, retargeting, Facebook Ads, CRM). L’entreprise est devenue leader européen depuis le rachat de son principal concurrent, l’allemand N2GO. L’automatisation complète du parcours client BtoB et BtoC est au coeur du savoir-faire de Sendinblue (relance de panier abandonné, envoi d’une succession d’emails après une inscription ou un achat…). 

Avec ses outils marketing et commerciaux, la solution s’adresse tout aussi bien au restaurateur, au cabinet d’architecture, en passant par un site e-commerce, une startup ou encore un groupe industriel désireux de maintenir le contact avec ses clients tout en gagnant du temps, des ventes et de l’engagementDans la guerre de l’attention qui bat son plein, les professionnels seront, crise sanitaire oblige, beaucoup plus soucieux des retombées tangibles de leurs actions (ROI) et voudront obtenir des leads de plus en plus qualifiés. Or, ces outils contribueront à renforcer la connaissance client et donc l’efficacité du ciblage.

Malgré un contexte économique morose, l’entreprise a réalisé un chiffre d’affaires de 50 millions d’euros en 2020, soit une croissance annuelle de 60%. Un chiffre d’affaire dont 70% est réalisé à l’international, en grande partie drivé par les Etats-UnisSendinblue a connu une accélération de son activité en plein contexte de digitalisation massive. Elle a ainsi connu une croissance de 50% durant le confinement. Le projet a particulièrement séduit Olivier Nemsguern, Associé responsable de BDC en France : “Sendinblue est positionnée sur un marché en pleine croissance, de plus en plus de PME sont en train de se digitaliser, et cette tendance s’est accélérée avec les confinements qui se sont succédés aux 4 coins du monde. La société a un parcours et une croissance organique remarquables. Nous allons apporter notre expertise en matière de croissance externe afin d’accélérer le développement international.

Sendinblue, qui disposait de bureaux à New Delhi, Seattle, Paris, Berlin, vient d’ouvrir un 5e bureau à Toronto, au Canada. L’actuel financement permettra d’accélérer son expansion aux Etats-Unis et sa stratégie de croissance externe. L’entreprise innovante souhaite aussi développer de nouvelles fonctionnalités. Convaincu du potentiel du marketing conversationnel, elle compte ainsi développer davantage les messageries instantanées et ainsi proposer des services au delà du chat sur Facebook pour prendre en charge d’autres réseaux sociaux. 

Ayant la souveraineté numérique au coeur, la startup ne souhaite pas déménager son siège comme ses data centers hors d’Europe afin de garantir la confidentialité des données et conserver leur étiquette RGPD-compliance. Forte de 80 000 entreprises utilisatrices (dont Louis Vuitton, Michelin ou encore Vide-Dressing) réparties dans 160 pays, la startup française nourrit l’ambition de multiplier par 4 ses effectifs et son chiffre d’affaires d’ici 5 ans.